Le HCR et le Liberia reprennent le rapatriement des réfugiés ivoiriens après la suspension due au virus Ebola
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a repris vendredi le rapatriement volontaire de milliers de ressortissants ivoiriens du Liberia, opération qui avait été interrompue à cause de l'épidémie du virus Ebola, a annoncé un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.
Environ 11.000 des quelque 38.000 réfugiés ivoiriens vivant dans des camps au Liberia ont indiqué leur désir d'être rapatriés dès que possible.
Un convoi transportant environ 244 personnes a quitté la ville côtière de Harper, dans l'est du Liberia, en direction de Tabou, dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire, empruntant un ferry pour traverser le fleuve frontalier, a précisé le porte-parole.
Un second convoi, transportant 401 personnes, a quitté le camp PTP dans le comté de Grand Gedeh pour la ville de Toulepleu, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
Deux autres convois sont prévus avant la fin de l'année, portant le nombre total d'Ivoiriens rapatriés à plus de 1.000 pour 2015. Les convois emprunteront des corridors humanitaires spéciaux car la frontière est toujours fermée. Les rapatriements se poursuivront en janvier.
A leur arrivée à Tabou et à Toulepleu, les rapatriés seront soumis à un examen médical, comprenant un test de dépistage d'Ebola, a indiqué le porte-parole. Une campagne de sensibilisation visant à réduire les risques de discrimination et de stigmatisation liés à Ebola sera effectuée auprès des communautés dans lesquelles ils seront réinstallés.
Environ 300.000 personnes avaient fui les violences qui avaient suivi l'élection présidentielle de novembre 2010 en Côte d'Ivoire, dont plus de 200.000 s'étaient réfugiées au Liberia voisin. La crise a pris fin en avril 2011 à la suite d'un règlement politique qui a confirmé Alassane Ouattara au poste de président.
Le rapatriement volontaire de réfugiés ivoiriens a commencé à la fin de 2012. Le HCR a facilité le retour d'environ 40.000 réfugiés du Liberia et quelque 160.000 autres sont considérés comme étant rentrés en Côte d'Ivoire par leurs propres moyens.
L'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'ouest l'année dernière a entraîné la fermeture de la frontière terrestre entre la Côte d'Ivoire et le Liberia et la Guinée, contraignant le HCR et ses partenaires à suspendre l'opération de rapatriement en juillet 2014.
Aucun réfugié ivoirien au Liberia n'a contracté l'Ebola et des mesures de prévention énergiques ont été prises dans les camps depuis le début de l'épidémie en mars 2014.