Libéria : l'ONU se prépare à transférer aux autorités des responsabilités en matière de sécurité

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée jeudi à la situation au Libéria, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a détaillé les préparatifs pour que la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUL) puisse transférer dès le 30 juin 2016 les responsabilités en matière de sécurité aux autorités libériennes.

« Le pays fait des progrès sur un certain nombre de fronts, y compris sur celui des réformes politiques essentielles », a expliqué M. Ladsous lors d'un exposé devant les membres du Conseil.

Selon lui, le Libéria travaille avec acharnement pour mettre en place ses institutions, adopter les législations et créer les mécanismes qui lui permettront de maintenir la stabilité sans la présence de la MINUL. La semaine dernière, la Présidente du Libéria a promulgué la loi budgétaire 2016-2017 prévoyant 622 millions de dollars dont 20 pour la transition dans le domaine de la sécurité, prévue au 30 juin 2016.

Toujours la semaine dernière, le gouvernement et ses partenaires clefs dont la MINUL, se sont accordés sur la nécessité de revoir les priorités et les coûts associés, pour assurer une mise en œuvre effective des étapes fondamentales du processus de transition. Il a aussi été convenu d'adopter une approche plus robuste pour mesurer les progrès. Le Parlement a aussi fait sa part, même s'il n'a pas encore adopté la loi sur le contrôle des armes à feu, « essentielle », selon le Secrétaire général de l'ONU, dans le contexte du régime des sanctions, a insisté M. Ladsous.

Il a rappelé qu'en avril dernier le Conseil de sécurité a repris la réduction progressive des effectifs de la MINUL, entamée en 2006 et suspendue pendant la crise d'Ebola. Cette crise posait une menace sur la paix et la sécurité internationales. Aujourd'hui le Libéria a tourné la page et le 3 septembre l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a, une nouvelle fois, déclaré la fin de l'épidémie au Libéria.

La MINUL ne compte plus que 3.590 Casques bleus et 1.515 policiers, alors que sa capacité maximale était de 15.250. Le Secrétaire général adjoint a parlé d'autres réductions, en prévision de la transition du 30 juin 2016. La MINUL maintiendrait 1.240 soldats de la paix et 606 policiers et serait ainsi capable d'appuyer les services libériens, de tester leur capacité de protéger les civils et d'éviter que la stabilité actuelle ne s'inverse.

Selon Hervé Ladsous, la décision prise par le Conseil de sécurité de transférer la responsabilité de la sécurité illustre la conviction que le pays a surmonté son instabilité et sa dépendance et qu'il s'avance résolument vers l'édification d'une nation viable, unie et totalement indépendante.

« Nous continuerons à aider le peuple et le gouvernement libériens à édifier une telle nation, libérée du fléau de la guerre et jouissant d'une stabilité chèrement acquise », a-t-il conclu.