Suite à l'annonce faite début mai par l'OMS déclarant la fin de la flambée d'Ebola au Libéria, les priorités sont le maintien à zéro du nombre de nouveaux cas et le transfert sans heurt et coordonné des activités, des fonctions et des biens de la MINUAUCE aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies et à la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).
La situation
En mars 2014, le Libéria est devenu le troisième pays à déclarer que l’Ebola s’était propagé à son territoire à partir de la Guinée voisine. Au cours de la période de septembre et octobre, une forte augmentation a été enregistrée, en raison essentiellement d’une flambée soudaine des cas dans la capitale, Monrovia, et dans le même temps, des éléments attestant une non-déclaration importante des cas et des décès. Fin décembre 2014, le Libéria avait signalé la plupart des décès.
Le 9 mai 2015, l’OMS a déclaré le Libéria débarrassé de l’Ebola après que le pays a passé le cap de 42 jours depuis l’inhumation, le 28 mars, de la dernière victime d’une infection par le virus confirmée en laboratoire. Voir le communiqué.
Le 29 juin 2015 un nouveau cas de maladie à virus Ebola a été identifié au Libéria, 50 jours après l'interruption de la transmission active début mai. Lire le communiqué pour de plus amples détails.
La riposte
Progrès accomplis dans la réalisation des principaux objectifs
Le niveau de vigilance reste élevé. En conséquence, le pays s'est doté d’un dispositif destiné à renforcer la surveillance des maladies transmissibles prioritaires. Ce dispositif, qui prévoit également la mobilisation de la population et la surveillance des mouvements aux frontières, s’appuie sur les activités de surveillance et de soutien courantes menées dans les différents domaines d’intervention. Il permet également de suivre l’évolution de 10 maladies épidémiques et autres facteurs de risque sanitaire et d’en rendre compte régulièrement. Il s’est révélé précieux puisqu’il a permis de détecter le premier cas de contamination dans le comté de Margibi. L’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM) et leurs partenaires ont fourni de la nourriture et des trousses d’hygiène aux foyers ayant accepté d’être gardés en observation par précaution. Dans le même temps, les équipes d’intervention surveillaient les déplacements de populations dans le comté.
Les capacités de traitement sont, à l’heure actuelle, largement supérieures aux besoins. En coordination avec les ministères de la santé et d’autres partenaires, l’OMS a donc continué de fermer les centres de traitement de l’Ebola qui n’étaient plus nécessaires, en prenant toutes les précautions voulues. Le Libéria conservera 6 centres de traitement permanents hautement qualifiés, implantés stratégiquement pour couvrir le plus grand territoire possible, ainsi qu’une capacité de réserve destinée aux interventions rapides.
Le matériel et les produits nécessaires à l’ouverture de 16 centres d’isolement et de traitement rapides sont toujours en stock. Une formation a commencé à être dispensée pour améliorer la communication avec les personnes contaminées dans les centres de soins. Lors d’une réunion d’équipes médicales étrangères en Sierra Leone, les agents des centres de traitement de l’Ebola ont reçu des consignes et des informations sur la marche à suivre pour aider le personnel soignant à mieux communiquer afin d’améliorer encore les conditions de travail dans les établissements de soins.
Le pays est doté de suffisamment de laboratoires pour satisfaire les besoins actuels. En juin, le nombre de laboratoires en service coordonnés par l’OMS est passé de 4 à 3.
Bilan des activités opérationnelles menées par le système des Nations Unies par l’intermédiaire de la Mission et de ses partenaires
Au Libéria, les interventions ont été axées essentiellement sur le relèvement rapide et le renforcement du système de santé à long terme. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aide, par une assistance technique, les autorités libériennes à mettre à jour les directives relatives à la surveillance fondée sur les alertes transmises par la population locale en veillant à les harmoniser avec la stratégie de surveillance intégrée de la maladie et de riposte. L’OIM, le Ministère de la santé et d’autres partenaires prévoient d’organiser des sessions de formation consacrées à la surveillance fondée sur les alertes transmises par la population locale dans les comtés de Bomi, de Grand Bassa et de Grand Cape Mount.
L’OMS a continué de coordonner l’assistance technique internationale et de la déployer dans les pays du Réseau mondial d’alerte et d’intervention en cas d’épidémie aux fins d’actions menées au niveau national, affectant 9 experts au Libéria à des fonctions d’intervention essentielles.
En outre, pour assurer une migration sûre et une meilleure gestion de la santé, l’OIM mène actuellement des activités de gestion humanitaire et sanitaire des frontières. Au Libéria, les évaluations à mi-parcours du plan opérationnel transfrontalier sont terminées pour les comtés de Bong, Gbarpolu, Grand Cape Mount, Lofa et Nimba. Elles visaient à déceler les lacunes dans la coordination, la préparation et la capacité de surveillance aux villes frontalières de ces comtés. Il a été recommandé d’apporter un appui supplémentaire pour étendre la surveillance des événements locaux à toutes les communautés et la formation en ce sens se poursuit dans les comtés de Grand Gedeh, Maryland et River Gee. L’OMS également s’emploie avec le Ministère de la santé à renforcer la surveillance des zones frontalières, notamment en renforçant la surveillance communautaire des événements locaux, la surveillance et l’intervention intégrée face aux maladies, le dépistage aux points d’entrée et la collaboration transfrontalière.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a facilité au Libéria le paiement des primes de risques d’environ 6 555 agents de lutte contre l’Ebola et autres travailleurs sanitaires pour la période d’octobre 2014 à mars 2015. Les paiements d’avril et mai 2015 sont en cours d’approbation par le Gouvernement. Ces paiements seront les derniers, hormis ceux des travailleurs sanitaires ordinaires faisant face à l’épidémie actuelle.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a continu de suivre de près les besoins humanitaires dans le pays. Ainsi, le Bureau a facilité la mise en place des modules santé, logistique, eau, assainissement et hygiène, protection, relèvement rapide, sécurité alimentaire et éducation, et appuyé les activités de collecte de fonds, de coordination, de gestion de l’information et de sensibilisation menées par le coordonnateur résident.
Prise en charge des patients autres que ceux touchés par l’Ebola
L’équipe de l’OMS chargée de la prévention et du contrôle de l’infection au Libéria aide le Ministère de la santé à concevoir un module de formation complet en ce qui concerne la prévention et le contrôle de l’infection.
L’OMS contribue également au renforcement des capacités d’action nationales en ce qui concerne les activités de planification, la mise en œuvre des initiatives, la collecte de données et la surveillance des mesures prises pour l’offre d’un soutien psychosocial et la santé mentale en appuyant l’organisation de consultations techniques de deux jours sur les retombées de l’Ebola en termes de santé mentale.
Protection
Au Libéria, 69 % des 3 660 enfants enregistrés ont reçu une aide financière ponctuelle de 150 dollars en espèces par l’intermédiaire du Ministère de la condition féminine, de l’enfance et de la protection sociale. L’UNICEF appuie l’opération de revitalisation de l’enregistrement et de la certification des naissances, qui s’est ralentie ou interrompue dans de nombreux centres de santé l’an dernier. D’après les évaluations disponibles, la plupart des 73 000 enfants qui sont nés pendant l’épidémie n’ont pas été enregistrés.
Éducation
L’UNICEF aide le Ministère de l’éducation à acheter et à distribuer du matériel didactique et éducatif aux écoles. À ce jour, 29 776 élèves et 1 942 enseignants de 120 des 995 écoles du comté de Montserrado concernées ont reçu du matériel. Le Fonds pour l'enfance collabore étroitement avec le personnel éducatif du comté et du district pour élaborer des plans de distribution dans les comtés restants. Au total, ce sont 4 619 écoles et quelque 1,2 million d’enfants qui ont reçu des trousses de prévention et de maîtrise de l’infection. Afin que les protocoles de sécurité soient appliqués efficacement dans l’ensemble des écoles, les 98 responsables d’éducation des districts ont été formés à l’utilisation des trousses de prévention et de maîtrise de l’infection. Ils ont ensuite à leur tour formé chacun deux enseignants et un membre de l’association des parents d’élèves de chaque école, ce qui représente au total 9 238 enseignants et 4 619 parents.
L’UNICEF appuie aussi dans le pays l’initiative gouvernementale qui vise à harmoniser les normes relatives à la modernisation des installations d’alimentation en eau, d’assainissement et d’hygiène dans les écoles et à promouvoir l’hygiène. Une évaluation des installations est actuellement en cours dans certaines écoles. Dans la première phase de l’initiative, 140 écoles réparties dans neuf comtés recevront un équipement complet, dont des fournitures, des sanitaires adaptés aux garçons et aux filles, des systèmes de gestion des déchets, des lave-mains accessibles, et des clubs de santé scolaires y seront créés.
Incidences économiques, moyens de subsistance et sécurité alimentaire
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé quatre ateliers au niveau local, auxquels ont assisté des représentantes de 50 associations de femmes rurales des comtés de Bong et Lofa. Elle a formé les membres de 50 associations villageoises d’épargne et de crédit au microfinancement et à la gestion du budget et accordé des transferts monétaires assortis de conditions à 150 associations de femmes des zones les plus touchées par le virus dans les comtés de Bong, Lofa et Nimba. La réhabilitation de 90 hectares de rizières se poursuit.
Prochaines étapes
L’Organisation des Nations Unies reste déterminée à appuyer le Gouvernement libérien dans ses efforts visant à éradiquer définitivement la maladie. Alors que la MINUAUCE a cessé ses activités au 31 juillet 2015, les responsables de haut niveau des Nations Unies qui sont déterminés à atteindre l’objectif zéro restent sur place, sous les ordres de l’OMS, et travaillent avec les équipes de pays des Nations Unies jusqu’au 31 décembre 2015. Les organismes, fonds et programmes des Nations Unies, la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Libéria et les partenaires nationaux et internationaux assurent des fonctions opérationnelles essentielles, telles que la logistique, la gestion des situations de crise sur le terrain et la gestion de l’information, contribuant ainsi à une transition sans heurt.
Source: Dernier rapport d'activités de l'action mondiale mondiale contre l'Ebola (A/69/992) | TOUS les rapports d'activités